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L’anxiété est l’un des problèmes de santé mentale les plus courants chez les enfants et les jeunes et peut être dévastatrice pour toute la famille. S’il est normal que tout le monde s’inquiète parfois, les troubles anxieux sont beaucoup plus graves et peuvent affecter de manière significative la vie de votre enfant.
Une recherche du NHS a découvert que la proportion d’enfants souffrant d’un trouble mental probable (y compris l’anxiété et la dépression) a augmenté au cours des trois dernières années, passant d’un sur neuf (10,8 %) en 2017 à un sur six (16 %) en 2020.
En explorant la façon dont Lockdown a affecté le stress et l’anxiété des enfants et des jeunes, le commissaire à l’enfance a constaté que les facteurs de stress plus petits – y compris l’anxiété liée à l’apparence, l’intimidation et les tests – ont été dépassés, avec un accent particulier sur Covid-19 et son impact secondaire sur le travail scolaire, la santé, la vie sociale et les opportunités d’emploi.
La spécialiste en neurodéveloppement, Emma Woodhouse, présente quelques stratégies simples que vous pouvez utiliser pour soutenir votre enfant ou votre jeune s’il souffre d’anxiété et l’aider à se sentir plus maître de la situation.
Demandez : « Que ressens-tu ? »
Les gens ont parfois du mal à identifier leurs émotions. Ils peuvent être conscients qu’ils ne se sentent pas « bien », mais pour certaines personnes, il est difficile de savoir si ce sentiment est de la tristesse, de l’anxiété, de la frustration ou une combinaison de différentes émotions. Si un jeune a du mal à identifier l’émotion, il peut avoir du mal à décrire ou à communiquer ce qu’il ressent.
Nous ressentons souvent les émotions anxieuses dans notre corps, comme cette sensation inconfortable dans l’estomac juste avant une présentation importante. Les enfants et les jeunes ne sont pas différents. Demander à votre enfant de montrer du doigt où il ressent son anxiété peut l’aider à comprendre ses émotions. Il peut également être utile de lui poser des questions telles que « Quelle est sa forme ? De quelle couleur ? Est-il hérissé ou lisse ? Vous pouvez même encourager votre enfant à « dessiner » son anxiété.
Emma explique : « Je pense qu’il est important que les parents réfléchissent au moment où ils veulent aborder des sujets sensibles comme l’anxiété (ou les émotions en général). Le moment qui convient au parent n’est peut-être pas le meilleur pour son fils ou sa fille. Il peut être utile d’essayer de lui parler tout en pratiquant une activité (par exemple, une promenade, la préparation de quelque chose ensemble, le dessin ou l’art, le jardinage). S’ils ont regardé un film ou une émission de télévision sur l’anxiété, il peut être utile d’en discuter avec eux et d’écouter ce qu’ils en pensent. Il peut se sentir plus « à l’écart » et moins « menaçant » si les conversations sont plus générales, plutôt que de porter spécifiquement sur leurs propres anxiétés. »
L’alarme incendie
Décrire à votre enfant comment ses angoisses sont comme une alarme incendie peut être utile. Vous pourriez dire quelque chose comme : « Combien de fois les alarmes à incendie de la maison se déclenchent, mais sans qu’il y ait d’incendie ? » Le fait de l’aider à comprendre que sa réaction d’anxiété est une façon pour son corps, à tort, de le préparer à un problème peut l’aider à comprendre que cette réaction n’est souvent pas nécessaire.
Ne négligez pas leurs inquiétudes
De nombreux parents sont aux prises avec leurs propres inquiétudes, en particulier pendant la pandémie. Les inquiétudes de votre enfant peuvent sembler mineures en comparaison, mais il est important de ne pas banaliser ses craintes. Même si leurs inquiétudes vous paraissent « stupides » ou disproportionnées, elles peuvent sembler écrasantes pour un enfant. Dire des choses comme « Je comprends que cela te préoccupe » lui permet de se sentir entendu et non jugé. Il sera ainsi plus à l’aise pour s’ouvrir à vous.
Emma explique : « Il est parfois utile de réfléchir à des stratégies pratiques et il est tout à fait naturel que les parents veuillent proposer des solutions aux problèmes de leur enfant. Cependant, un enfant a besoin de se sentir entendu s’il veut partager ses inquiétudes. Il y a plusieurs années, je suis tombée sur une citation qui m’a marquée, car je pense qu’elle contient une grande part de vérité : « Le plus grand problème de communication est que nous n’écoutons pas pour comprendre. Nous écoutons pour répondre ».
Faites preuve d’empathie
Votre enfant se sent probablement seul dans ses sentiments d’anxiété et peut penser qu’il est le seul à se sentir ainsi. Cela peut être incroyablement isolant. La dépression accompagne souvent l’anxiété, alors penser à un moment où vous avez également ressenti de l’anxiété et en parler peut aider votre enfant à se sentir moins seul.
Faites la liste de ses inquiétudes
Asseyez-vous avec votre enfant ou votre jeune pour écrire ou dessiner une liste des choses qui l’inquiètent, aussi petites soient-elles. N’oubliez pas de ne pas juger. Revenez un jour ou une semaine plus tard pour voir si l’une de ces inquiétudes s’est réalisée. Il est probable que non, et même si c’est le cas, les conséquences étaient probablement gérables.
Demandez de l’aide
Emma pense que l’évitement entretient l’anxiété. « Plus les gens évitent les choses qui les rendent anxieux, moins ils ont confiance en leur capacité à faire face à la situation anxiogène. Toute mesure visant à augmenter l’exposition aux situations anxiogènes doit être très progressive, sinon, elle peut sembler trop écrasante. Il est également important de prendre en compte les pensées et les sentiments qui se cachent derrière l’anxiété. »
Il existe de nombreuses stratégies qui peuvent aider votre enfant, et certains jeunes peuvent surmonter leurs peurs en grandissant. Cependant, si l’anxiété n’est pas traitée, elle peut rester avec un jeune lors de sa transition vers l’âge adulte. L’anxiété peut l’empêcher de profiter pleinement de la vie et peut même l’empêcher d’aller à l’école ou de se faire des amis. L’aide professionnelle d’un pédopsychiatre ou d’un psychologue peut être extrêmement utile pour aider votre enfant à gérer et à surmonter son anxiété. Les options de traitement diffèrent d’un enfant à l’autre ; la première étape importante est donc d’obtenir une évaluation approfondie.